Tuesday, January 3, 2012

Outil pour résoudre la crise: plus de leasing

Comme l'a rappelé un rapport de l'OCDE, un catalyste majeur de la crise fut la crise US du "subprime-cum-securitisation" et la résolution du problème risque de prendre du temps.
Tout le monde l'a compris aujourd'hui, il y a un problème au niveau de la titrisation de leurs prêts par les banques.
Ce problème est, selon moi, structurel et est lié au métier de la banque.
Le métier de la banque est de récolter de l'épargne et de la faire travailler en l'investissant dans des outils "productifs".
Les outils "productifs" connaissent deux profondes mutations. Il y a, d'une part, la délocalisation d'industries vers des pays émergents lointains, ce qui complique le contrôle, et, d'autre part, la spécialisation croissante de métiers qui deviennent de plus en plus pointus et compliqués à comprendre pour les banquiers. Devant ces changements, les banquiers ont tendance à se tourner d'avantage vers des produits faciles, tels les emprunts d'état, qui ne sont pas nécessairement "productifs", et, d'autres part, vers des produits faciles à titriser afin de faire reporter sur les épargnants eux-mêmes les risques dans des investissements qu'ils maîtrisent de moins en moins.
Les banques, toutes utiles qu'elles soient, ne sont pas elle-mêmes l'outil "productif" qu'elles prétendent être: la valeur ajoutée du secteur bancaire, c'est-à-dire leur contribution dans le PIB, est souvent inférieure à la part qu'elles occupent en bourse. Cela signifie qu'elles détournent vers elles-mêmes une partie de l'épargne supposée aller vers l'appareil de production. Entre parenthèses, ce n'est pas en faisant (ou voulant faire) le métier des autres (assurances, pensions, ... notaires ...), qui du reste font bien leur métier, qu'elles participeront d'avantage à la croissance du PIB.
Le métier de banquier de demain devrait aller dans le sens de la simplification: (re)devenir celui de simple collecteur d'épargne et de distributeur de produits financiers développés non, comme dans le passé, par elles mais par d'autres.
Parmi ces derniers pourraient figurer d'avantage les sociétés de leasing.
Les sociétés de leasing sont en général spécialisées dans un domaine qu'elles connaissent bien: voitures, immobilier, outils de production ...
Moins bien représentées en bourse que les banques, elles occupent pourtant une place plus importante dans le PIB que le secteur financier. Plutôt que de titriser des emprunts accordés par des banques, pourquoi ne pas favoriser d'avantage le leasing coté en bourse? L'épargne pourrait ainsi être directement récoltée via la bourse, avec les conseils éventuels des banques qui toucheraient ainsi une commission de distribution et/ou de conseil. Bien que n'offrant aucune garantie de sécurité absolue, une société cotée en bourse fait l'objet de plus de contrôles qu'une société non cotée. De plus, les banques pourraient continuer à faire leur métier de base, c'est-à-dire accorder des prêts aux sociétés de leasing, à condition, évidemment, que ces derniers (les prêts) ne soient pas à leur tour repackaged en bourse... mais qu'ils soient négociés via le marché obligataire: un repackaging en bourse ne serait rien d'autre qu'un "ponzi scheme" au niveau du capital.

Copyright © 2012 . All rights reserved

No comments: